L’éducation populaire peut-elle être d’extrême-droite ?
On a vu se développer depuis les années 1980, une théorie au sein de l’extrême-droite de la conquête métapolitique des masses avec en particulier le développement d’une sphère dite de la « réinformation » sur Internet.
Les groupes identitaires d’extrême-droite organisent des formations à destination des militants.
Voir : Bouron, S. (2014). Un militantisme à deux faces: Stratégie de communication et politique de formation des Jeunesses identitaires. Agone, (2), 45-72.
Ils développent aussi sur Internet une sphère de ce qu’ils appellent « la réinformation ».
Voir : Stephan, G., & Vauchez, Y. (2021). Dévoiler les «bobards» des médias dominants. Les stratégies de (dé) légitimation de la réinformation. RESET. Recherches en sciences sociales sur Internet, (10).
Mais ces pratiques peuvent-elles être considérées comme de l’éducation populaire ?
La notion d’éducation populaire n’a en effet pas une définition fixe.
Voir : Besse, L., Chateigner, F., & Ihaddadene, F. (2016). L’éducation populaire. Savoirs, 42(3), 11-49.
On distingue néanmoins habituellement trois traditions :
- les républicains laïcs
- les chrétiens sociaux
- les socialistes syndicalistes
Il est possible de considérer que l’éducation populaire ne peut pas être d’extrême-droite car cet ensemble implique un socle de valeurs communes qui ont trait à la non-discrimination.
Imaginons le point suivant : à savoir un mouvement d’éducation populaire qui exclut des personnes ou les traitent différemment sur la base d’un projet de société discriminatoire.
Il ne peut pas y avoir d’éducation populaire d’extrême-droite car l’extrême-droite qualifie un projet de société discriminatoire, tel que celui qui défend la « préférence nationale ».